Le cinema populaire indien

On peut dire que l’Inde est le pays du cinéma. En effet dès sa naissance, le 7ème art a engendré en Inde une véritable passion.

D’ailleurs la première projection a été donnée à Bombay en 1896 peu après celle de Paris. Les frères Lumière venus présenter là-bas leur invention ont même tourné sur place quelques courts-métrages. Depuis, l’Inde est devenue le premier producteur mondial de films avec trois grands centres : Bombay (films en langue hindi), Calcutta, la région de Satyajit Ray (film en bengali) et Madras (films tamouls). De plus le nombre de films dans les autres langues régionales (ourdou, telugu…) est en constante augmentation (plus de 350 par an). L’Inde possède aussi plus de 12000 salles de cinéma et produit environ 800 à 900 films par an, soit trois plus que les Etats-Unis. Il y aurait aussi paraît-il, rien qu’à Bombay 10000 acteurs, dont 70 % aurait déjà eu un premier rôle…L’Inde exporte 85%de sa production vers l’Asie et le Moyen Orient .

Le cinéma « Bollywood »

L’expression « Bollywood » désigne les super-productions indiennes inspirées des studios hollywoodiens et assaisonnés à la sauce locale (masala). Depuis quelques années heureusement, elles commencent à connaître un certain succès en Occident malgré leur réputation de productions commerciales à l’esthétique kitsch et stéréotypées.

Les principales caractéristiques des films Bollywood

La longueur

Ce sont en général des films-fleuves qui durent entre 3 et 4 heures (avec un entracte).

Le mélange des genres

Il n’y a pas de cinéma par catégorie comme dans les pays occidentaux, cinéma fantastique, films d’amour…etc. Dans les productions Bollywood, le mélodrame côtoie la comédie musicale, le film d’aventure, le policier et même le merveilleux sans jamais prétendre au réalisme. Il faut qu’un film soit tout à la fois. Et la tradition hindoue transparaît souvent par des allusions au sacré. Les spectateurs indiens réagissent face au film, ils sifflent, injurient les méchants, applaudissent les héros, les préviennent du danger, chantent avec les acteurs etc. c’est une ambiance très particulière. Pour eux, le cinéma est un fantastique moyen d’évasion de la réalité, et leur permet de se libérer de leur difficile quotidien et de leur dure et parfois très dure condition de vie quelques instants. C’est pourquoi le cinéma indien doit tout être à la fois pour leur offrir encore plus de distraction et de rêve.

Musique et danse

En ce qui concerne l’aspect comédie musicale, toujours présent dans les films, il faut à chaque fois 6 danses et trois chansons en gros dans les productions actuelles, qui expriment les malheurs du héros, les scènes de rencontre amoureuses ou même les scènes d’amour, les moments heureux enfin vers la fin de l’histoire par exemple. Ces morceaux chantés sont destinés à mettre en valeur les acteurs idolâtrés. Les chansons ne sont pas chantées par les acteurs eux-mêmes, ce n’est pas grave car ce qui compte c’est l’alchimie, le choix judicieux du réalisateur qui a sélectionné la voix qui correspond au visage de son acteur ou actrice…Ce sont souvent les mêmes chanteurs qui sont sollicités. Ainsi, par exemple, Asha Bhosle, a doublé plus d’un millier de rôles de femmes de sa voix sirupeuse et suraiguë. Il en est de même pour Udit Narayan pour les rôles de jeunes premiers, notamment surtout l’acteur Aamir Khan. Les bandes originales sont ensuite commercialisées avec succès, et dans les rues, en Inde, les conducteurs de rickshaws, les chauffeurs de taxi, etc les chantent par cœur…

Les conventions

Les acteurs doivent sur jouer afin que leurs expressions doivent être comprises par tous les Indiens qui ne parlent pas le hindi, la langue principale des tournages des films Bollywood. La barrière de la langue et la censure incitent également les scénaristes à broder sur des thèmes simples avec des personnages manichéens et stéréotypés au service de la moralité.

L’érotisme

Il y en a toujours un peu qui pointe sous cet apparent respect de la moralité. Les tenues et les danses des actrices sont souvent suggestives et lascives…Au point que les autorités islamiques s'en offusquent.